Steampunk France Wiki
Advertisement

Si l'on peut historiquement attribuer le parrainage de genre Steampunk à K. W. JETER, en ayant porté celui-ci sur les fonds baptismaux, on peut légitimement se demander s'il revient d'attribuer au trio Jeter/Powers/Baylock la paternité du genre. En effet, si l'on définit sensus stricto le Steampunk comme un ensemble d'uchronies à vapeur - futur ou présent alternatifs déviants - , l'épithète peut alors être rétrospectivement appliqué aussi aux œuvres uchroniques d'Émile Driant (alias le capitaine Danrit) qui dans les années 1890 publia une série d'uchronies militaires décrivant, en plein temps de paix, une guerre franco-allemande moderne (e.a.) et à celles d' Albert Robida, authentiques «anticipations à vapeur » projetant la technologie à vapeur du XIXème siècle en plein XXème. Bien entendu, ces auteurs s'ignoraient steampunk !

Jules Verne, père de la Science-fiction ?[]

Dompar 00

Frontiscipe deLa Maison à Vapeur, Jules Verne 1880

C'est le Pulp américain Amazing Stories qui, en 1927, s'en référa pour le première fois à Jules Verne comme au Skakespeare de la Sience fiction (sic), soucieux sans doute de donner à ce genre naissant très «populaire » quelque lettre de noblesse littéraire. Cette appropriation trouva bien entendu et tout naturellement un fort écho lorsque le genre se propagea dans les années 1950 dans la sphère culturelle francophone. On peut cependant s'interroger sur sa légitimité.

2889a

Une illustration dans La journée d'un Journaliste américain en 2889

A la lecture des Aventures extraordinaires, on s'aperçoit rapidement que l'élément technologique ne constitue très souvent qu'une fantaisie scientifique servant d'accessoire à un récit avant tout orienté vers l'exotisme. Pour Verne, ce sont in fine les péripéties du voyage de ces héros et les longues descriptions didactiques et hautes en couleurs des décors de celles-ci qui l'emportent dans le récit, la machine n'étant que le médium des personnages. Sauf pour le Nautilus et l'aéronef de Robur, les descriptions techniques sont réduites au minimum (cfr. La maison à vapeur (1880)). L'astronef des voyages vers la Lune est finalement des plus rudimentaires, ne nécessitant aucune technologie dont les incidents eussent pu donner matière à rebondissements de l'intrigue. De plus, ces machines extraordinaires sont uniques, oeuvres de savants misanthropes dont le premier souci est d'en empêcher la propagation. L'on peut donc se demander s'il s'agit réellement là de science-fiction puisque la société décrite en arrière-plan est celle contemporaine de l'auteur.

Les seuls récits dans lesquels Jules Verne fait expressément oeuvre de science-fiction sont finalement la Fantaisie du Docteur Ox (1872), Hector Servadac (1874), La journée d'un journaliste américain en 2889 (1891), L'Île à hélice (1895), L'invasion de la mer (1905 - dernier roman de l'auteur) et la série de trois courts romans regroupés (à titre posthume) sous le titre Hier et demain. Ces titres, moins populaires et parfois même méconnus, ne figurent pourtant que rarement dans les référentiels des historiographes de la SF qui citent plus volontiers les incontournables aventures de Robur et du Capitaine Némo ainsi que les deux romans lunaires. L'on pourrait ainsi dire que Jules Verne est peut-être bien le père de la science-fiction... mais pas pour les raisons traditionnellement invoquées.

Albert Robida, le père du Steampunk ?[]

ROBIDA XXème

La Guerre au Vingtième siècle d'Albert Robida

ROBIDA GUERRE

Engin steampunk robidien

Grand illustrateur de livres historiques et de presse, Albert Robida entra en littérature par le biais d'une trilogie d' «anticipations » (sic) tout à fait originales et remarquables :

  • Le Vingtième Siècle (1883)
  • La Guerre au vingtième siècle ( première version dd 1883, seconde version dd 1887)
  • Le Vingtième Siècle : la vie électrique (1890)

(Trilogie précédée en 1869 d'une première version de la Guerre au XXème siècle ( sous-titrée Campagnie de Jujubie dans laquelle il met en scène, très prémonitoirement, des missiles et des gaz asphyxiants ) )

La trilogie sera suivie en 1892 par Le Voyage de fiançailles au XXème siècle.

Contrairement aux oeuvres les plus connues de Jules Verne, il s'agit ici d'authentiques récits d'anticipation ( le XXème siècle vu par un auteur du XIXème ) où les inventions sont intégrées dans la vie courante, prophétisant notamment - et parfois non sans humour - les progrès matériels et sociaux consécutifs à ceux de la technologie. A l'inverse de Jules Verne, Robida introduit de manière récurrente l'énergie électrique ( en plein développement à la fin du XIXème siècle ) dans sa technologie futuriste, même si la vapeur y occupe encore une place prépondérante.

S'il est donc un auteur qui plus encore que Jules Verne peut revendiquer la paternité de la Science-fiction, en particulier chez les auteurs d'expression française, c'est donc bien lui.

Uchronies et anticipations militaires du Capitaine Danrit[]

DANRIT SOUS MARIN
IDANRIT GUERRE

Capitaine Danrit était le nom de plume d' Émile Driant, gendre du général Boulanger. Militaire de carrière, patriote fervent et revanchard au point de sombrer dans un fanatisme cocardier, la littérature - en l'occurence de fiction - fut pour Driant, un peu comme pour Charles de Gaulle, le moyen d'exprimer sa vision de la chose politique et militaire voire de se livrer à une forme de prospective historique et militaire - ce qui rétrospectivement donne un caractère uchronique ou anticipatif à son oeuvre. Inspirée dans son style par Jules Verne - comme beaucoup d'auteurs de romans populaires d'aventures de la fin du XIXème -, la littérature belliciste de Driant est axée sur un thème : les menaces pesant sur la France et son Empire. S'il ne fait pas réellemnt oeuvre d'inventivité dans sa «technologie » romanesque, ses romans constituent cependant un catalogue du nec plus ultra de l'arsenal militaire de son époque ( sous-marins, aviation, etc. ). Les machines extraordinaires deviennent ainsi des armes «formidables » pour combattre les ennemis de tous horizons ( Péril Jaune, Angleterre, Empire allemand, .. ).

Danrit aime à évoquer le fonctionnement du système, les stratégies en vogue, les mécanisme de telle arme, de tel véhicule, le rôle qu'ils sont appelés à jouer dans une offensive. C'est en cela qu'il offre, peut-être plus que tout autre écrivain, un véritable roman de science-fiction militaire. Son œuvre se veut didactique ce qui lui donne un aspect un peu sec, avec ses listes des forces en présence, ses fiches techniques sur telle ou telle arme, souvent accompagnées de croquis. S'il y a anticipation ici, ce n'est pas n'est pas parce que Danrit invente des armes futures, mais plutôt parce qu'il imagine comment utiliser massivement les armes actuelles dans une situation de guerre mondiale: gaz mortels, aéroplanes, sous-marins, etc. Parmi ses ouvres d'uchronie et de science-fiction militaires, l'on peut citer :

  • La Guerre de demain (Flammarion, 1888-1893, 6 volumes, 3 parties: "La guerre de forteresse", "La guerre en rase campagne", "La guerre en ballon") qui décrit une guerre franco-allemande à la fin du XIXème siècle,
  • La guerre au XXe siècle; L'invasion noire (Flammarion, 1894, 3 parties: "Mobilisation africaine", "Le grand pèlerinage à la Mecque", "Fin de l'Islam devant Paris")
  • La guerre fatale (Flammarion, 1902-1903, 3 volumes, 3 parties: "A Bizerte", "En sous-marin", "En Angleterre")
  • Guerre maritime et sous-marine (Flammarion, 1908, 14 volumes)
  • L'aviateur du Pacifique (Flammarion, 1909)
  • L'invasion jaune (Flammarion, 1909, 3 volumes: "La mobilisation sino-japonaise", "Haines de Jaunes", "A travers l'Europe")
  • L'alerte (Flammarion, 1910)

Autres auteurs référentiels françophones[]

Le domaine anglo-saxon[]

Les revues scientifiques de la fin du XIXème siècle[]

Advertisement